NONVERBAL 2

Les théoriciens anglosaxons emploient les premiers l’expression « nonverbal » dans les années 1950 et l’expression est utilisée pour la première fois comme titre de livre, par Ruech et Kess en 1956. Ils parlent alors de "Nonverbal comunication"(1).
Dans les années 1960,  l’expression se répand sur toute la planète, et 4000 recherches sont recensées en 1980 portant sur la « nonverbal communication » (2)


Pourtant, si l’expression « non verbal » est devenue très courante, curieusement elle est encore absente des dictionnaires académiques francophones, anglophones et hispanophones aujourd’hui.
Non verbal n’est pas un mot constitué, alors que 49 mots comportant l’expression : « non » suivie d’un autre croyable existent, par exemple : non-fumeur, non-voyant, non-votant, non-dit, non-croyant, et jusqu’à  nonpareil pour signifier ce qui n’est pas pareil (Robert, 2013).

Pour avancer, nous nous accorderons facilement à dire que ce qui est non verbal est ce qui n’est pas verbal. L’antonyme du mot verbal devrait donc nous permettre d’appréhender ce qui est non verbal.  Il se trouve que dans les dictionnaires académiques l’expression contraire à « verbal » est le mot : « écrit ». Dire des réalités qu’elles sont verbales ou non verbales revient à dire qu’elles sont verbales ou écrites.
Nous sommes avec l’expreNONVERBAL 2BISssion « non verbal » face à un incontestable blanc de connaissance, car lorsque le non verbal est évoqué, nous ne parlons pas de ce qui est « écrit ».
Les gens qui parlent de « non verbal » n'emploient pas cette expression par hasard. Dans un contexte où, exception faite du langage, tout est « non verbal », employer cette expression correspond bien dans l'esprit de ceux qui s'y livrent, à la volonté d'exprimer quelque chose de plus, quelque chose de particulier. C’est ce « quelque chose » dont nous allons tenter de rendre compte, en essayant de retracer au passage, les raisons objectives, heuristiques, permettant d’expliquer l’absence ou la quasi ignorance institutionnelle d’une réalité que tout le monde reconnaît pourtant sur le terrain, car toutes les sciences humaines utilisent l’expression « non verbal ».

(1) Ruech, J. et Kess, W. (1956). Nonverbal commmunication ; Berkeley, University of California Press)
(2) King, S.S. (1989). Human Communication as a Field of Study: Selected Contemporary Views, Albany : State University of New York Press.